17 ans
je ne me vois pas évoluer dans ce quartier et je préfère voir mes amis en dehors, au centre-ville. C’est vrai que le climat d’insécurité augmente dans le centre. De plus en plus d’agressions.
Ici, les parents n’ont aucune autorité sur leurs enfants. Ils savent qu’ils ont du shit, mais ce sont les enfants qui leur imposent les règles… J’ai remarqué que les jeunes n’ont pas le permis, ils mettent un A sur leur voiture ! Ils font ça pour ne pas attirer l’attention ! Ils n’ont pas le permis en réalité ! Je ne suis pas au courant de ce qui se passe ici. Ici, il y a beaucoup de médisance et de rumeurs. Ils font ça facilement. Par exemple, au centre social, je voulais faire de la danse orientale. Impossible ! Il y a des garçons qui viennent embêter les filles et les animateurs, pour empêcher les cours. Du coup, je me suis pas inscrite, alors que la danse orientale, cela m’intéresse. C’est un quartier de mecs ici ! Y’a que les mecs qui peuvent traîner ici. Dès que tu es une fille, tu te fais traiter de tous les noms… Les gars peuvent se permettre tout ici. Je voudrais qu’il y ait une réelle prise de conscience de tous les habitants du quartier, vu la gravité du problème de drogue, des réseaux. Et que s’il fallait agir en priorité, c’est éclaté ces réseaux ! Mais j’ai peur que ce soit une utopie tout ça. Il faudrait encore, malheureusement, il y ait des drames et des drames pour que quelque chose se passe.
D’autres portraits du carnet de Soazig Dréano sur cette page.