Le terrain d’aventure

C’est ici que pendant des années ont joué les enfants de Pontanézen. Ce terrain vague situé au sud de l’actuelle mairie de l’Europe était le paradis des bricoleurs de cabanes, des amateurs de jeux autour de la mare, un espace bien à eux loin des adultes mais pas si loin du quartier dont les tours se détachaient derrière les arbres.

L’animation interactive ci-dessous montre la situation du terrain par rapport à la mairie de l’Europe et à la médiathèque. Cliquez sur les dates pour voir son évolution au fil des années :

Extrait d’un article du Télégramme consacré au terrain d’aventure (mars 1975).

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« L’aventure est au coin de la plaine des jeux

Les terrains de jeux, les plaines d’aventure : ces termes vont-ils devenir un jour aussi usités que ceux de jardin public, de square aux superbes pelouses interdites ?

Notre civilisation se débarrassera-t-elle à la longue de quelques préjugés royalement ignorés par nos voisins Anglais, tels que : « pour le plaisir de tous, respectez les pelouses » ?

Construire sa cabane

La plaine d’aventure, c’est le terrain vague, la zone et son bosquet où l’enfant peut construire sa cabane, creuser un trou, pourquoi pas, patauger un peu dans les flaques d’eau, transporter pierres et branchages, jouir pleinement de l’espace, un terme que les ensembles de béton de nos cités modernes ont relégué au domaine des souvenirs, un lieu où l’enfant peut encore laisser vagabonder son imagination, créer, donner libre cours à son besoin impérieux d’espace et d’exubérance…

« Tous les éducateurs, tous les psychologues insistent sur l’importance de l’activité pour le développement de la personne.

Les théories modernes mettent en lumière le mécanisme biologique interne qui pousse l’enfant vers le jeu et l’influence déterminante pour son développement des conduites spontanées d’investigation, d’exploration et de manipulation.

Où donc ces conduites formatrices sont-elles permises aux enfants et aux adolescents de nos villes sinon sur le « terrain pour l’aventure » avec son matériel de récupération peu coûteux ?

L’observation montre qu’ils s’y livrent également à de nombreuses autres activités qui semble satisfaire des besoins apparemment contradictoires – besoin de sécurité et attrait du danger, besoin de mouvement et de repos, de socialisation et d’autonomie, d’imitation et de création, de fiction et de contact avec le réel – et qu’ils y reviennent volontiers jour après jour, avec joie.

En attendant qu’un urbanisme nouveaux et une école active donnent sa place à l’enfant et à ses activités de développement que nous appelons « jeu », le terrain pour l’aventure est une nécessité. »

Ces lignes constituent quelques-unes des réflexions auxquelles s’est livré le « comité pour le développement des espaces de jeux », créé en 1971 et regroupant des éducateurs, psychologues, sociologues, promoteurs, architectes, urbanistes, etc. Le CODEJ, groupe de réflexion et de recherche, se propose de mener toute action en faveur de la réservation pour le jeu, mais aussi d’information. Son siège est à Paris.

Brest en veut

En clair, et sans adhérer à la technocratie pédante des loisirs, cela signifie que l’enfant aiment s’amuser à sa guise, aime l’espace et la liberté. C’est vieux comme le monde, mais cela apparaît avec un relief tout particulier dans les villes nouvelles où justement, dans la plupart des cas, il ne peut pas s’amuser à sa guise.

Depuis qu’elle a vu le jour dans les années 50, la formule du terrain d’aventure est presque devenue à l’étranger le réflexe conditionné à toute concentration urbaine. En France non.

À Brest cependant au cours des trois dernières années, des velléités se sont manifestées dans différents quartiers où les plaines de jeux s’imposaient comme un impérieux besoin, tant à la ZUT qu’à Pontanezen ou à Tréornou. Gosses en tête, on descendit dans la rue, les familles exprimaient vivement les désirs de leurs enfants, ce n’était plus seulement du folklore, on passait à l’action publique.

Une information pour tous les Brestois

Des projets sont dans l’air, c’est certain. Mais quelle réalisation verront le jour, alors que l’État accepte de financer cette année sept projets qui devront lui être présentés dans les villes intéressées ?

Afin de faire connaître ce que peuvent être des terrains d’aventure dans les cités nouvelles, une information sur les plaines de jeux sera proposé aux brestois par les centres sociaux de quartier, et à l’aide de montages audiovisuels, exposition de photos, débats, etc.

Pendant trois jours – jeudi, vendredi et samedi prochains – une exposition se tiendra à l’école maternelle de Pontanezen. Vendredi 7 mars à 20h30, le montage audiovisuel y sera présenté. Les 11 et 12 mars, ce sera au club Loisirs de Kérangoff, le jeudi 13 à 20h30, au centre social de Tréornou ; le samedi 15, à la MJC de Pen-ar-créach ; le mercredi 19, au centre social du Valy-Hir ; le jeudi 20, au centre social de Bellevue.

En dehors de ces dates, le montage audiovisuel, l’exposition photos ainsi que tout le matériel nécessaire, seront mis à disposition des enseignants groupe intéressés, qui pourront s’adresser au centre social de Bellevue, 1, rue Pierre Trépos (tel. 44-18-69).

Reconnaître la valeur éducative du jeu

Cette information, que les animateurs veulent la plus grande possible, sera-t-elle l’amorce d’un programme de réalisation à Brest ? Les enfants verront il la chape de béton de leur ville se trouer et de quelques plaines pour l’aventure buissonnière ? Il ne s’agirait, comme le rappeler la présidente du CODEJ, « que de reconnaître la valeur éducative du jeu.. »

Fernand CUEFF »

 

Extrait du témoignage de Sylvie :

Le terrain d’aventure : c’était un coin juste à côté de la mairie de l’Europe. Pour les enfants de Ponta, c’était leur terrain. Là, où il y avait des amourettes. Avec les plus grands (les voyous de l’époque qui squattait les lieux), c’était bataille pour garder le terrain.

 

Diaporama du terrain d’aventure (cliquez pour agrandir) :

 

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